Différence entre fonds en euros et unités de compte : les clés à connaître

Rendement garanti d’un côté, risque de perte en capital de l’autre : l’assurance-vie impose un choix sans compromis entre deux logiques opposées. Les contraintes réglementaires imposent aux assureurs de provisionner massivement pour sécuriser certains placements, tandis que d’autres laissent planer une incertitude totale sur le capital investi.

Des frais de gestion variables, un accès à une diversité d’actifs ou des règles de fiscalité distinctes viennent encore accentuer les écarts. Ce contraste structurel façonne autant la performance que la sécurité, et conditionne les décisions de placement.

Fonds en euros et unités de compte : deux supports, deux philosophies

Avec l’assurance-vie, deux mondes se font face. Le fonds en euros d’un côté : mécanique bien rodée, adossée en grande partie à des obligations d’État et d’entreprises. Ici, la promesse est limpide : le capital est protégé à chaque instant, avec un rendement versé chaque année. Mais le contexte change : les taux bas et l’inflation rongent progressivement la rentabilité. Le fonds en euros demeure rassurant, mais ne fait plus vraiment briller les yeux.

En face, l’univers mouvant des unités de compte (UC). Pas de filet de sécurité : l’épargne évolue au gré des marchés. L’épargnant accède à de multiples actifs, actions, ETF, SCPI, OPCI, obligations privées, private equity… Le champ d’investissement s’élargit, la volatilité aussi, mais le potentiel de gains prend une toute autre dimension. Cette logique repose sur la diversification et une gestion plus active.

Deux modes de gestion, deux postures

Les épargnants disposent de plusieurs façons de gérer leurs contrats, selon leur appétit pour l’autonomie ou l’accompagnement :

  • Gestion libre : vous décidez, vous arbitrez, vous choisissez chaque support selon vos convictions.
  • Gestion pilotée : un professionnel prend le relais, adapte l’allocation à votre profil de risque et à l’évolution des marchés.

Le contrat d’assurance-vie multisupport réunit ces deux philosophies. Il permet de doser la part de fonds en euros et d’unités de compte, en fonction de l’horizon d’investissement, de la tolérance au risque, et des objectifs patrimoniaux. Les profils prudents mettent l’accent sur la stabilité, tandis que d’autres cherchent à capter davantage de performance sur la durée.

Quels sont les avantages et les limites de chaque solution ?

Commençons par le fonds en euros. Ce support s’adresse à ceux qui placent la sécurité au sommet de leur liste de critères. Le capital est protégé, peu importe l’ambiance sur les marchés. Grâce au principe de cliquet, chaque gain est verrouillé pour de bon. Les profils prudents y trouvent leur compte, car en 2023, le rendement atteint 2,6 %. Mais la médaille a son revers : ce rendement, grignoté par l’inflation, rivalise à peine avec le Livret A ou le LDDS. Les frais de gestion réduisent encore la rentabilité. Le capital peut être récupéré à tout moment, mais les perspectives de gains restent limitées.

Du côté des unités de compte (UC), la logique change : il n’y a aucune garantie sur le capital. L’investisseur accepte les fluctuations des marchés, assume la possibilité de pertes, mais vise des rendements supérieurs. En 2023, la moyenne grimpe à 5,7 %. Les unités de compte offrent un accès à une grande diversité d’actifs : actions, obligations privées, immobilier, ETF, SCPI. Diversifier devient un levier puissant pour chercher à maximiser le rendement par rapport au risque, à condition de s’inscrire dans le temps long et de suivre attentivement la gestion du contrat. Les frais de gestion y sont souvent plus élevés.

Pour mieux visualiser les différences, voici les principales caractéristiques de chaque support :

  • Fonds en euros : capital garanti, rendement modéré, disponibilité permanente, effet cliquet, impact de l’inflation.
  • Unités de compte : capital non garanti, potentiel de performance, diversification des supports, exposition aux marchés, nécessité d’une gestion active.

Opter pour un contrat multisupport, c’est donner la possibilité d’ajuster la proportion de chaque solution pour coller à ses besoins et à son horizon financier.

Performance, sécurité, flexibilité : comment s’y retrouver concrètement ?

Trois critères dominent le choix entre fonds en euros et unités de compte : performance, sécurité, flexibilité. Côté performance, l’écart se manifeste très vite : 2,6 % pour les fonds en euros en 2023, contre 5,7 % pour les UC. Mais ce différentiel se paie : la protection du capital disparaît avec les unités de compte, alors que le fonds en euros protège chaque euro investi grâce à l’assureur.

La flexibilité s’exprime de deux façons. D’abord par la diversification : les UC ouvrent la porte à une vaste gamme d’actifs : actions, obligations, immobilier, ETF, SCPI, OPCVM, private equity. Ensuite, par la gestion : certains préfèrent piloter eux-mêmes (gestion libre), d’autres confient la barre à un expert (gestion pilotée). Le contrat multisupport permet de jongler entre sécurité et potentiel de rendement, en ajustant la répartition selon l’évolution de ses projets.

Support Rendement 2023 Garantie Flexibilité
Fonds en euros 2,6 % Oui Faible
Unités de compte 5,7 % Non Élevée

Le contrat multisupport attire donc ceux qui veulent ajuster leur exposition au risque, tout en gardant la main sur la répartition de leur épargne. Plus la diversification est poussée, plus il devient possible d’amortir les à-coups des marchés et de viser un rendement optimisé sur la durée.

Jeune femme professionnelle travaillant à la maison avec un ordinateur

Faire le bon choix selon son profil d’investisseur et ses objectifs

Sélectionner entre fonds en euros et unités de compte n’a rien d’anodin. Ce choix dépend d’abord de votre profil d’épargnant, de votre tolérance au risque, et surtout de vos ambitions financières. Finies les recettes toutes faites : chaque stratégie s’ajuste selon les besoins, les projets, et l’horizon visé.

Trois profils, trois stratégies

Les stratégies possibles peuvent se résumer ainsi :

  • Profil prudent : priorité à la sécurité du capital et à la disponibilité. Le fonds en euros, majoritairement investi en obligations, protège votre épargne et verse un rendement stable. Adapté à une réserve de précaution ou à un objectif à court terme.
  • Profil dynamique : l’objectif est la performance, en acceptant la volatilité. Les unités de compte permettent d’investir dans des actifs variés : actions, ETF, immobilier, private equity. Ce choix vise une valorisation sur le temps long, sans garantie de capital.
  • Profil équilibré : recherche d’un compromis entre sécurité et perspectives de gains. L’assurance-vie multisupport, qui combine fonds en euros et UC, laisse la place à un ajustement sur mesure.

L’horizon de placement joue un rôle central. Plus il s’étale, plus il devient possible d’augmenter la part d’unités de compte, afin de compenser la volatilité par la durée et la diversité. L’appui d’un conseiller peut s’avérer précieux pour affiner son allocation, notamment quand les objectifs évoluent : retraite, transmission, projet à financer. La clé reste une allocation pensée pour vous, en phase avec vos besoins, votre capacité à accepter le risque, et vos projets à long terme.

Choisir, c’est d’abord apprendre à se connaître. Entre protection du capital et quête de rendement, chaque solution trace une route différente. À chacun maintenant de décider de l’allure, du bagage, et du cap à suivre.